Un an après l'incendie qui a tué un couple et ses deux enfants à Amiens, les enquêteurs lancent un appel à témoins.
Une famille entière décimée. C'était le 3 novembre 2016 à Amiens (Somme). En pleine nuit. Jordy Grenon, 34 ans, sa compagne Priscillia Pocholle, 23 ans, leurs enfants Anaïs, 4 ans et demi, et le petit Ylenzo, 18 mois, sont morts asphyxiés. Ils s'étaient réfugiés en attendant les pompiers dans la salle de bains de leur maison aux bardages de bois de la rue des Granges, au cœur du quartier Saint-Leu. Un quartier très typique de la capitale picarde, entre les canaux de la Somme.
Pour la justice, la mort de cette famille est une affaire criminelle. Mais un an après, l'énigme demeure. La justice lance un appel à témoins pour retrouver une personne susceptible d'avoir vu quelque chose. Lors de cette nuit dramatique, la vidéosurveillance de la ville était défaillante.
LIRE AUSSI
> Incendie mortel à Amiens : un juge d'instruction saisi pour destructions volontaires
Mobile mystérieux
« Toutes les expertises menées autour du compteur à gaz n'ont pas permis de découvrir une origine accidentelle à cet incendie. Un acte volontaire est donc l'hypothèse privilégiée. Car les poubelles placées sous le porche d'entrée de la maison ont été incendiées », détaille Alexandre de Bosschère, le procureur d'Amiens. L'exploitation des téléphones portables dans le quartier n'a rien donné.
Une image a pu être malgré tout extraite d'une caméra de vidéosurveillance : il s'agit d'un jeune homme* vu de dos qui marche aux abords du café du Lys d'Or, place Parmentier. L'heure correspond à celle de l'incendie de la maison de la famille, vers 2 heures du matin. Mais ce témoin est déjà loin du lieu du sinistre qui ravageait la façade de la petite maison picarde, dont la seule sortie était en proie aux flammes.
« Quelqu'un sait quelque chose. Cette personne a peut-être vu ou aperçu des gens sur le quai des Granges. Il faut qu'il aille voir les enquêteurs de la police judiciaire. Qu'il pense à notre souffrance », lance Brigitte Grenon, 65 ans, la mère de Jordy, qui vit dans le quartier des Archers à deux pas de la maison calcinée. « J'en appelle à sa conscience. Nous sommes tous dans le chagrin. Mon fils passait tous les jours à la maison. Aujourd'hui, je vais au cimetière de la Madeleine tous les jours les voir... C'est une épreuve au quotidien, lâche émue la grand-mère d'Anaïs et d'Ylenzo. Il est essentiel que les témoins qui pourraient détenir des informations se manifestent », insiste le procureur.
Quant au mobile de cet incendie volontaire, il n'y en a pas pour l'instant. Une querelle de quartier avait été évoquée, à propos d'une enfant venue chercher des bonbons le soir du 31 octobre mais qui avait été éconduite car Priscillia, la mère de famille, n'en avait plus à distribuer. L'enfant en colère avait alors jeté des confettis, promettant de revenir. Mais cette piste n'est pas privilégiée.
* Si vous reconnaissez ce témoin ou si vous êtes ce témoin appelez le 03.20.30.37.25
Aucun commentaire: