Après trois jours d'audience, au cours desquels les trois prévenus ont longuement eu la parole, le procès de Jawad Bendaoud, Mohamed Soumah et Youssef Aït Boulahcen reprenait ce lundi après-midi. Mais il a tourné court après une altercation verbale entre deux des trois hommes.
Après avoir été interrogés par la présidente Isabelle Prévost-Desprez, les avocats des parties civiles et le procureur Nicolas Le Bris, Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah ont été questionnés ce lundi par les avocats de la défense.
"La tombe de ma mère, je n'ai rien dit. T'arrête de mentir gros", a lancé Soumah à Jawad, qui a lui répondu "Tu me traites de menteur, je vais te "ba**er"". L'audience a été suspendue, alors que les deux hommes continuaient de se crier dessus.
Lors des trois premiers jours du procès, le premier en lien avec les attentats de Paris, les trois hommes ont maintenu qu'ils ignoraient qui ils aidaient ou hébergeaient.
Qui sont les prévenus ?
Ils sont trois à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris : Jawad Bendaoud, Mohamed Soumah et Youssef Aït Boulahcen. Qui sont les trois prévenus ?
- Jawad Bendaoud, 31 ans, est soupçonné d'avoir hébergé deux des terroristes de Paris, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh. C'est dans "son" appartement que les deux djihadistes, accompagnés d'Hasna Aït Boulahcen, ont trouvé la mort lors de l'assaut du Raid et de la BRI, le 18 novembre 2015.
Petit caïd des cités, accro au cannabis et au crack, coupable de la mort de son meilleur ami, Jawad Bendaoud risque 6 ans de prison et 90000€ d'amende.
- Mohamed Soumah, 28 ans, est l'homme contacté par Hasna Aït Boulahcen, qui cherche à héberger son cousin Abaaoud et son complice Akrouh. Il la mettra en lien avec Jawad Bendaoud, qu'il a rencontré à la faveur de petits trafics, notamment de drogue.
Condamné pour son implication dans un braquage lorsqu'il était mineur, il encourt, comme Bendaoud, 6 ans de prison et 90000€ d'amende.
- Youssef Aït Boulahcen, 25 ans, est le frère d'Hasna Aït Boulahcen. Poursuivi pour "non-dénonciation de crime terroriste", il aurait été au courant des projets de sa sœur d'aider leur cousin belge Abelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh. Sans pour autant prévenir la police.
Jamais condamné, cet ambulancier encourt 5 ans d'emprisonnement.
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