Le vibrionnant avocat Jacques Vergès, mort en 2013, n'a jamais révélé lui-même où il avait disparu, pendant neuf ans, entre 1970 et 1978.
Neuf ans de "grandes vacances"
Même lors d'une de ses dernières interview, l'année de sa mort, il était resté très évasif en évoquant "neuf années d'aventures", "un peu partout". Il était "parti vivre de grandes aventures qui se sont soldées en désastre. Nombre de mes amis sont morts, et, pour les survivants, un pacte de silence me lie à eux", assurait-il. Un pacte bien respecté... jusqu'à ce dimanche.
Certains l'imaginaient agent secret pour la France, ou pour la Chine, ou même pour les deux, puisqu'il avait rencontré Mao. Lui-même avait évoqué "neuf ans de grandes vacances, très à l'est de la France".
La fin d'un mystère
Dans l'émission de Canal Plus Clique Dimanche, le réalisateur Barbet Schroeder a donné la réponse à ce mystère vieux de 40 ans.
Jacques Vergès a toujours été un homme libre et un avocat controversé: il avait défendu le SS Klaus Barbie, le terroriste Carlos ou encore le dirigeant serbe Slobodan Milosevic, tout en s'engageant pour des causes parfois discutables, toujours discutées.
C'est lui-même qui avait sollicité les services du réalisateur Barbet Schroeder, lequel avait tourné le documentaire "L’avocat de la terreur" (2007), qui lui était consacré.
"Avec les Palestiniens les plus sanguinaires, les plus intelligents"
Interrogé par Mouloud Achour, le réalisateur a révélé que l’avocat avait épousé la cause palestinienne - c'était une des thèses avancées sur son absence - aux côtés du militant radical Wadie Haddad: "Il était avec Wadie Haddad, avec les Palestiniens les plus sanguinaires et les plus intelligents. Et le jour où Wadie Haddad est mort [en mars 1978, ndlr], deux jours après il était de retour à Paris. [...] Il est sorti de son rôle d’avocat et il est devenu carrément militant", conclut le réalisateur.
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