Condamné à la perpétuité pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, le tueur Patrick Henry est mort ce dimanche, selon BFM-TV.
Libéré en septembre
Il est mort à 64 ans des suites d'un cancer, à Lille. Il avait été libéré en septembre dernier, après avoir passé plus de 40 ans derrière les barreaux. Il était l'un des plus anciens détenus de France.
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— BFMTV (@BFMTV) 3 décembre 2017
Au mois de janvier 1976, Patrick Henry avait enlevé et tué le petit Philippe Bertrand, 7 ans.
Il avait été arrêté le 17 février 1976. Le lendemain, le journal télévisé de Roger Gicquel, s'ouvre sur la phrase restée célèbre depuis "La France a peur".
Le procès de la peine de mort
Jugé aux assises, Patrick Henry est défendu par Robert Bocquillon et Robert Badinter. De nombreux avocats ont refusé d'assurer la défense d'un accusé "indéfendable".
Robert Badinter, fervent opposant à la peine de mort, fait de l'audience un réquisitoire contre la peine capitale et sauve la tête de son client, convainquant les jurés par un vibrant plaidoyer.
"Vous n'aurez pas à le regretter"
Le tueur, condamné à la perpétuité, lance à la cour "vous n'aurez pas à le regretter". Le verdict avait toutefois profondément divisé et scandalisé le pays. On apprendra peu après qu'au moins trois jurés ont refusé la condamnation à mort en raison de leur foi catholique - l'évêque de Troyes s'étant notamment prononcé contre la peine de mort, de même que les parents de la victime.
À l'époque, il fallait une majorité de 8 voix sur 12 pour condamner à mort. Deux autres hommes seront encore condamnés à mort et exécutés avant l'abolition: Jérôme Carrein et Hamida Djandoubi.
Libéré en 2001, mais...
Après de multiples demandes restées vaines, Patrick Henry avait finalement obtenu sa libération conditionnelle en 2001, après 25 ans de détention.
Mais il avait été arrêté en 2002, en Espagne, avec une cargaison de drogue qu'il tentait de faire passer en France, ce qui entraîne son retour en prison.
40 ans derrière les barreaux
Gravement malade, il avait finalement été libéré en septembre dernier. Il est mort des suites de son cancer, deux mois après. Il aura passé 40 ans de sa vie en détention.
Son avocat s'était réjoui de cette suspension de peine pour raisons médicales: "Ayant exécuté une peine de réclusion criminelle à hauteur de quarante années d'enfermement et compte tenu de la maladie mortelle dont il souffre, nul ne peut raisonnablement considérer cette décision comme une faveur judiciaire injustifiée", avait alors déclaré maître Hugo Lévy.
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