Une femme, qui a tenté de tuer ses trois enfants, blessant sa fille à la gorge avec un couteau, dans les Vosges en mai 2016, a été considérée comme irresponsable par des psychiatres et pourrait donc ne pas être jugée.
Une psychiatre, puis un collège d’experts «de façon concordante, ont conclu à l’abolition du discernement» de cette mère de famille «au moment du passage à l’acte», a indiqué le procureur de la République à Epinal, Etienne Manteaux.
Audience début 2018 pour décider si elle sera jugée
Le parquet estime donc que cette femme ne peut pas être jugée. Une audience devant la chambre de l’instruction, début 2018, permettra «un débat, un examen des éléments qui permettent de se convaincre ou non qu’il y a eu abolition du discernement» avec les experts.
Si la chambre de l’instruction se range du côté des psychiatres, elle rendra un non-lieu. Sinon, la mère de famille sera renvoyée devant la cour d’assises des Vosges pour tentatives d’assassinats, encourant la perpétuité.
Cette femme «ne souffrait pas de pathologie psychiatrique, mais les experts considèrent qu’elle était dans un état dépressif majeur avec une complication délirante mélancolique», a précisé le procureur.
Dépression sévère
«Dans un contexte de probable séparation et de dépression sévère», la mère de famille, âgée aujourd’hui de 45 ans, avait «décidé de se suicider et de partir avec ses trois enfants», âgés de 10 ans à 16 ans, a raconté le procureur.
Après leur avoir administré à tous les trois des somnifères, elle a asséné quatre coups de couteau à la gorge de sa fille, âgée de 13 ans. La douleur a réveillé l’adolescente et a fait prendre conscience à la mère de la gravité de son geste, la faisant «renoncer en partie et appeler les secours».
Des recherches pour savoir comment tuer plus facilement
«L’instruction a mis en évidence qu’elle a fait des recherches précédemment sur comment atteindre plus facilement la carotide pour pouvoir tuer de façon certaine ses enfants», a révélé le magistrat.
Mise en examen pour tentatives d’assassinats et placée en détention provisoire, elle reconnaît les faits et refuse de sortir de prison, «compte tenu de l’état dépressif majeur qui est le sien».
Les trois enfants, placés jusqu’à présent chez une tante, rendent visite une fois par mois à leur mère en détention.
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